Fiche pratique
Thématique : Études
Documents : 2
Publié le : 25 oct. 2022
Pourquoi cette étude ?
Le port de Brest est le 1er port de commerce de Bretagne. Il est géré par la Chambre de Commerce et d’Industrie depuis 1881.
Les riverains du port de Brest, notamment ceux résidant dans le quartier Saint-Marc, sont parfois amenés à se plaindre des nuisances de cette zone d’activité.
Dans ce contexte, une cellule de veille a été mise en place en 2009 par la Ville de Brest et permet de réunir les associations de riverains, la Chambre de Commerce et d’Industrie et les principaux industriels du port.
Parallèlement à cette démarche, la Métropole brestoise se questionne sur le niveau d’exposition des riverains aux émissions atmosphériques du port.
Afin d’être en mesure de répondre à cette question, une phase préalable d’analyse des données existantes (phase I) s’est avérée nécessaire afin d’orienter le protocole d’une campagne de mesure ultérieure.
Plusieurs objectifs ont été définis pour cette étude préliminaire :
- Affiner la compréhension des enjeux en termes de qualité de l’air sur le port,
- Apporter des premiers éléments de réponse aux riverains du port,
- Proposer des éléments d’orientation du protocole.
Les données exploitées
Les données suivantes ont été exploitées dans le cadre de cette étude :
- Données de mesures de la qualité de l’air de la station de surveillance ‘Macé‘ (urbaine de fond) en fonctionnement depuis 1999 ;
- Autres données locales mises à disposition par la collectivité : mesures dans la zone d’activités portuaire, article de presse, …
- Données d’émissions issues d’un traitement spécifique de l’inventaire spatialisé des émissions (ISEA) à l’échelle de la zone d’étude.
Synthèse des résultats
- Compréhension des enjeux en termes de qualité de l’air sur le port :
Les différentes approches d’exploitation des données ont permis d’identifier une liste de polluants considérés ‘à enjeux’ dans la zone d’étude.
Certains polluants sont spécifiques des activités exercées sur le port : les poussières sédimentables, le dioxyde de soufre.
Pour d’autres polluants, les contributions sont multiples : les oxydes d’azote, les particules fines PM10 et PM2.5, les composés organiques volatils.
Le travail sur les émissions a également permis de cartographier les émissions à l’échelle de la zone d’étude et ainsi identifier des spécificités pour certains secteurs telles que par exemple les émissions de poussières au niveau du terminal du multi-vrac.
- Premiers éléments de réponse aux riverains du port :
Le traitement des données de l’inventaire des émissions a permis de mettre en perspective, polluant par polluant, les émissions de la zone portuaire par rapport à celles de la ville de Brest.
Excepté pour le dioxyde de soufre et les particules sédimentables, les émissions de la zone portuaire ne sont pas prédominantes au sein de la ville pour les autres polluants.
Cela s’explique notamment par la contribution importante d’autres secteurs d’émission dans la ville tel que le secteur résidentiel, lui-même logiquement peu représenté dans la zone portuaire.
Le protocole d’investigation (développé dans le point suivant) devra tenir compte de ces contributions multiples pour être en mesure d’isoler la contribution du port dans les concentrations mesurées.
Ce travail a également permis de préciser le type des sources (diffuses ou localisées) et leur localisation. La nature de ces informations, confrontées aux zones d’habitations et aux conditions de vents, permet d’avancer sur l’identification des zones d’expositions potentielles.
Ainsi le secteur Sud du quartier Saint-Marc ainsi que sa partie Est (Moulin Blanc) semblent les plus exposés aux émissions du port par vent de Ouest à Sud-Ouest, qui sont les vents dominants.
- Eléments d’orientation du protocole
Cette phase préalable de traitement des données existantes permet de faire ressortir des polluants jugés d’intérêt au vu de la problématique posée, ainsi que de potentielles zones d’exposition de la population.
Différentes recommandations ont été formulées pour chacun des paramètres jugés d’intérêt.
Au vu du contexte de l’étude, les mesures devront être priorisées dans les zones d’exposition (quartiers riverains St Marc et Moulin Blanc), afin d’améliorer les connaissances sur l’exposition de la population.
Des mesures au sein de la zone portuaire pourront être conduites afin d’avancer sur l’identification des sources d’émissions.
Enfin, tenant compte de la variabilité saisonnière de certaines activités et des conditions météorologiques, des campagnes devront être réalisées à différentes périodes de l’année afin de garantir une bonne représentativité des mesures.
Perspectives
Sur la base de cette analyse préalable (phase I), des mesures de la qualité de l’air seront menées en 2023 dans la zone d’étude (phase II).
Deux campagnes d’un mois seront réalisées en janvier puis juin 2023. Les résultats et interprétation de ces mesures seront mis en ligne sur notre site internet (rubrique publications).