Etude de l’impact du chauffage au bois sur la qualité de l’air (Rennes Métropole) – Campagne de mesure durant l’hiver 2024

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Contexte

Dans le cadre de la stratégie qualité de l’air de Rennes Métropole, la question du chauffage au bois est centrale (action 20 du PPA 2022-2027). En effet, la combustion de bois est le principal émetteur de particules du secteur résidentiel sur le territoire de Rennes Métropole (93% des émissions de PM2.5 du secteur – source ISEA v5.1).

Dans le cadre du PPA 2022-2027, Rennes Métropole a lancée, en 2023, une étude spécifique sur l’impact du chauffage au bois sur la qualité de l’air sur le territoire, comprenant différents axes de travail et plusieurs acteurs.

Air Breizh a été sollicité afin d’apporter son expertise dans le domaine de la modélisation des émissions du chauffage résidentiel et de la mesure des traceurs de combustion de biomasse dans l’air ambiant.

La combustion de biomasse peut être d’origine naturelle avec les feux de forêt ou d’origine anthropique avec le chauffage résidentiel (en particulier le chauffage au bois).

Cette publication porte sur la campagne de mesure, menée en janvier/février 2024, qui a pour objectif:

  1. l’étude de l’évolution spatio-temporelle des polluants émis par la combustion de biomasse,
  2. l’estimation de la part des émissions de la combustion de biomasse au sein des particules fines mesurées en air ambiant en période de chauffage.

Du 18 janvier au 29 février 2024, les traceurs de la combustion de biomasse suivants ont été analysés :

  • les particules fines (PM10 et PM2.5),
  • le carbone élémentaire/organique (EC/OC) dans les PM2.5 ainsi que le lévoglucosan*,
  • le carbone suie (BC).

En plus de la station urbaine de fond Thabor, à Rennes, 2 autres points de mesure implantés dans des quartiers résidentiels (sélectionnés en partenariat avec Rennes Métropole à la suite d’enquêtes sur l’utilisation et le type d’équipement de chauffage au bois : poêles à bûches/granulés ou cheminées ouvertes) ont été équipés :

  • le site de l’Ecole Leroux à proximité du “Village des Castors” au sud de Rennes,
  • le site de Cesson à proximité du quartier Bellevue à Cesson-Sévigné.

*Lévoglucosan : composé organique marqueur de la combustion de biomasse, notamment le chauffage au bois en hiver. Son dosage dans les particules est réalisé en laboratoire, il est ensuite possible d’estimer les particules fines provenant de la combustion de biomasse à partir de facteurs multiplicatifs.

Résultats

La variation temporelle des concentrations en particules fines est similaire au niveau des 3 sites de mesure avec une cohérence régionale. La variation spatiale a été mise en avant puisque les plus fortes concentrations en PM10 et PM2.5 ont été observées au niveau du site de Cesson.

Les traceurs de la combustion de biomasses sont plus élevés au niveau des sites de Cesson et de l’Ecole Leroux. Les variations journalières des concentrations en carbone élémentaire (EC), carbone organique (OC) et lévoglucosan sont marquées pour les 3 points de mesure. La mesure en continu de carbone suie (BC) révèle une part plus importante de la combustion de biomasse pour le site de Cesson.

Des parts de particules fines imputables au chauffage au bois sont propres à chaque site. Le site de Cesson est le site le plus impacté par l’utilisation du chauffage au bois puisque la proportion moyenne de PM10 issues de la combustion de biomasse est de 25% contre respectivement 20% et 18% pour le site de l’Ecole Leroux et la station Thabor.

Au niveau des 2 sites rennais, les parts horaires de particules issues de la combustion de biomasse atteignent plus de 90% des PM10 mesurées, notamment entre 21h et 23h. Cela traduit la forte influence ponctuelle du chauffage au bois dans les niveaux de PM10 en soirée lorsque les équipements de chauffage au bois sont utilisés.

 

 

Pour en savoir plus, consultez le rapport d’étude et sa synthèse en téléchargement ci-contre.